Ergonomie / Santé & Sécurité au Travail
Article par : Analusis
6 min de lecture
Qu’est‑ce qu’un risque ergonomique ?
Un risque professionnel apparaît dès qu’il existe un déséquilibre entre les exigences biomécaniques d’une tâche et les ressources physiques ou cognitives de la personne qui l’exécute. Concrètement, cela peut se traduire par une flexion lombaire prolongée, la répétition incessante d’un même geste, la manipulation d’objets lourds ou la tenue d’outils soumis à des vibrations. À long terme, ces situations abîment les muscles, les tendons et les articulations, provoquant douleurs, fatigue et absentéisme.
Quels sont les facteurs de risques ergonomiques
Les études menées par l’INRS et l’EU‑OSHA font ressortir sept familles de facteurs expliquent l’essentiel des TMS :
1. Postures contraignantes
Le corps humain n’est pas fait pour rester longtemps courbé, tordu ou bras en l’air. Une flexion lombaire supérieure à 20 ° maintenue plus de deux minutes, des bras élevés au‑delà de l’horizontale ou un accroupissement prolongé génèrent une pression durable sur les disques inter‑vertébraux et les tendons de la coiffe des rotateurs.
Exemple : un technicien de maintenance qui répare une vanne en hauteur, cou nu, bras tendus ; au bout de quelques années, la tendinopathie d’épaule devient presque inévitable.
2. Efforts excessifs
Soulever, pousser ou tirer des charges importantes sollicite la colonne, mais aussi les genoux et les épaules. Au‑delà de 15 kg, le risque de lésion lombaire augmente exponentiellement ; un pic de force bref (au démarrage d’une poussée) peut dépasser 3 000 N, seuil critique pour le disque L5‑S1.
Exemple : la pose manuelle de rouleaux de 25 kg sur une machine d’impression, plusieurs fois par poste, conduit souvent à une lombalgie chronique.
3. Gestes répétitifs
Effectuer plus de 15 mouvements par minute, ou répéter la même séquence plus de deux heures par jour, crée une fatigue locale des tendons et des gaines synoviales. Les muscles n’ont pas le temps de récupérer, l’inflammation s’installe.
Exemple : sur une ligne d’emballage, un opérateur clipse 1 200 fois par heure un bouchon plastique ; après six mois, un syndrome du canal carpien apparaît.
4. Vibrations mécaniques
Les vibrations transmises au corps – qu’elles soient segmentaires (outils) ou globales (engins roulants) – provoquent micro‑traumatismes et troubles vasculaires. Au‑delà de 2,5 m/s² en exposition journalière A(8), la réglementation exige des actions correctives.
Exemple : un conducteur de chariot élévateur circulant sur sol irrégulier peut atteindre 1,9 m/s²â€¯; si le siège n’est pas suspendu, le seuil est vite dépassé.
5. Pressions continues
S’appuyer longtemps sur une surface dure, coincer un outil trop fin entre pouce et index ou poser les avant‑bras sur le rebord d’un bureau coupe la micro‑circulation, compresse nerfs et tissus mous.
Exemple : un agent de conditionnement presse l’emballage contre une plaque métallique ; une bursite du coude se développe en quelques semaines.
6. Contraintes thermiques
Le froid diminue l’irrigation sanguine ; les muscles perdent 20 % de leur souplesse sous 10 °C. La chaleur, elle, accélère la fatigue et déshydrate ; au‑delà de 30 °C l’erreur humaine augmente de 15 %.
Exemple : dans une chambre froide à –18 °C, la préhension d’objets est moins sûre, obligeant à serrer davantage et donc à surcharger les fléchisseurs des doigts.
7. Organisation du travail
Cadence imposée, marge d’autonomie limitée, tâches mal maitrisées et objectifs désalignés des réalités du terrain. Toutes ces conditions créent un stress temporel qui pousse les salariés à “faire vite” plutôt qu’à “faire bien”. La contrainte organisationnelle amplifie les facteurs biomécaniques.
Exemple : sur un plateau d’appel, l’objectif de 100 appels réussis par jour réduit les temps de récupération ; la position assise statique devient intenable pour les lombaires.
Conséquences pour les hommes... et les entreprises
Au‑delà de la douleur ressentie, un TMS entraîne souvent une incapacité temporaire et parfois une reconversion forcée.
Pour l’entreprise, le coût moyen d’un cas de TMS se situe autour de 28 000 € quand on additionne indemnisations, réorganisation, perte de productivité et remplacement. Des études européennes montrent qu’un euro investi dans la prévention ergonomique génère jusqu’à quatre euros d’économies – sans compter le capital confiance que l’entreprise gagne auprès de ses collaborateurs

Évolution des TMS et couts affiliés
5 Façons efficace d'agir sur les risques professionnels

Améliorer la conception des environnements de travail
Il s'agit en fait de mettre en place de la prévention primaire, celle qui permet de limiter les risques avant qu'ils ne se traduisent en conséquences. Un diagnostic ergonomique exhaustif correspond à une analyse fine de l'activité et de l'organisation pour identifier les contraintes existantes. Elle se base sur l'observation des salariés en situation réelle de travail. Cette photographie objective permet d'analyser l'origine des risques liés à chaque poste et servira de base aux adaptation des environnements de travail. Reconfiguration des postes de travail, alignement des hauteurs de plan de travail, limitation des «â€¯angles morts » de sécurité.
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Concevoir les postes en fonction des activités qui y seront réalisées et des personnes qui en seront chargés.
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Utiliser des équipements adaptés aux personnes qui travaillent dessus et aux tâches qui y sont réalisés
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Installer les équipements correctement et suivre leur état pour éviter leur dégradation qui va souvent de paire avec la dégradation des conditions de travail des utilisateurs
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Faire diagnostiquer son entreprise par un ergonome ou une personne ressource en interne assez régulièrement ou en cas de changements apporté à l'environnement de travail

Améliorer l'organisation du travail
Même un poste bien conçu devient pénible si la cadence, les pauses ou la répartition des tâches sont inadaptées. L’organisation du travail agit comme un multiplicateur de contraintes : elle peut écraser la récupération musculaire ou, au contraire, offrir des respirations salutaires. Repenser les plannings, varier les tâches et introduire des micro‑pauses prévient la fatigue cumulative tout en stimulant la motivation.
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Programmez un ou plusieurs groupes de travail pour évaluer les retours sur l'organisation actuel et les potentielles demandes de changements
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Faites évaluer l'organisation actuelle pour vérifier les points chauds de facteurs de risques professionnels
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Instaurer des cycles adaptés aux salariés mais également aux tâches qui sont effectués, chaque poste doit avoir une organisation personnalisé pour être pleinement efficace et sécurisé à long terme

Former ses équipes à la prévention des risques
La formation est essentielle pour la prévention, elle transforme la prise de conscience en compétence concrète. Combiner une formation à la prévention des TMS pour transformer vos collaborateurs en personne ressource avec des ateliers de sensibilisation aux risques psychosociaux (RPS) pour le climat social favorise une prévention globale. Les apprentissages sont ancrés par la pratique régulière, le coaching terrain et les rappels numériques.
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Organiser un atelier ou une formation de découverte de l'ergonomie et de la prévention des risques
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Former un ou plusieurs référents “Prévention” par équipe qui seront chargé de suivre l'activité de prévention dans l'entreprise et de prévenir les risques de coûts liés aux TMS.

Cultiver un état d'esprit de prévention
La prévention n’atteint la maturité que lorsqu’elle devient culture. Valoriser les remontées terrain, célébrer les near‑miss évités et intégrer la sécurité dans les critères d’évaluation créent un climat où chacun se sent acteur. Cette approche renforce la confiance et fait émerger des innovations locales.
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Mettre en place un challenge «â€¯Idée‑prévention du mois » avec vote anonyme et récompense symbolique.
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Afficher en salle de pause une “Success board” reprenant les améliorations ergonomiques mises en œuvre.
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Inviter un collaborateur volontaire à co‑animer chaque formation pour ancrer la démarche dans le collectif.

Suivre des indicateurs cohérents
Sans mesure, pas de progrès durable. Des KPI ergonomiques (nombre de TMS déclarés, indice de confort perçu, taux d’accident évité) associés à des KPI opérationnels (productivité, absentéisme, turnover) offrent une vision à 360 °. Les indicateurs doivent être simples, partagés et mis à jour à fréquence régulière pour nourrir un PDCA continu.
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Définir un tableau de bord trimestriel réunissant maximum cinq indicateurs clés TMS/RPS.
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Automatiser la collecte de données d’absentéisme dans le SIRH et générer une alerte si le seuil > 3 %.
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Présenter les résultats aux équipes lors d’un flash‑meeting de 15 min chaque fin de mois.
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